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lundi, 26 avril 2010 08:45

Edito - 26 avril 2010

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De l'utilité de l'art

A quoi sert un peintre, un sculpteur, un musicien, un écrivain, un poète ?

Je suis devenu "inutile" me disait cet ami au talent extraordinaire quand la maladie l'eut contraint à se réaliser dans la peinture... Maslow, lui, dans sa "pyramide des besoins" plaçait celui de s'accomplir en dernière position.

Dans nos sociétés modernes, bien souvent nous ne nous accordons le droit à un "hobby" qu'après avoir trimé dur toute la semaine pour remplir le frigo, payer le loyer et donner à boire au 4x4. Malgré nos désirs les plus fous et bien que nous sachions que ça devrait être le cas, il nous est impossible de faire de nos aspirations "une priorité". Si, par hasard, il nous reste un peu d'argent, celui-ci nous servira plus facilement à nous nourrir d'exotisme à l'autre bout des océans plutôt qu'à orner notre salon des oeuvres du Facteur Cheval.

Or, il existe encore, de nos jours, croyez-le ou non, une poignée d'individus qui y croit suffisamment - à l'art - pour lui consacrer sa vie. Ces irréductibles portent haut et loin une Lanterne qu'ils appellent Magique et dont ils tentent, année après année d'étendre le faisceau lumineux sur un peuple, sans cesse renouvelé, de petites têtes blondes, brunes, noire et rousses.

Ils entraînent dans leur sillage quelques illuminés que l'on nommera savants et naïfs qui se répondent en de charmants spectacles expliquant aux enfants, à l'aide de petites saynètes, l'argument du film qui va suivre. Neuf mercredis par an, donc, ce film, choisi sur mesure pour faire rire, peur (un peu), pleurer (un peu), réfléchir (beaucoup) est projeté - pour une somme dérisoire - devant un parterre attentif et ces bénévoles se dévouent pour que cet art, inutile au demeurant, laisse devant ces paires d'yeux émerveillées une empreinte durable.

Cette poignée d'incorrigibles rêveurs, que je situerai quelque part au bord du lac de Neuchâtel, organise aussi des séminaires où savants et naïfs se côtoient pour apprendre les ficelles du métier.

Et c'est ainsi que se propage la contagion et que s'étend sur notre belle planète l'envie, le besoin irrépressible, de voir, d'entendre, de partager et de faire partager toutes ces belles choses indispensablement superflues qui élèvent et nourrissent nos âmes.

Il suffisait juste d'y croire.

Christina


...de la même manière que vous pouvez sans autre croire à la générosité des Transports Travys qui vous offrent le billet de retour Ste-Croix/Yverdon si vous faites tamponner, au Cinéma Royal, l'aller simple que vous aurez acheté. Le cinéma, à son tour renchérira avec une réduction substantielle du prix de votre place ! On n'arrête décidément pas le progrès !
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