Nicolas
Le BGG – Le bon gros géant (3D)
Cinéaste de légende, Steven Spielberg aime à prouver de temps à autre qu’il n’a pas perdu son cœur d’enfant, en tournant des films merveilleux comme « E.T. l’Extraterrestre », « Les Aventures de Tintin » ou, aujourd’hui, ce « BGG » adapté de Roald Dahl.
Un soir, à Londres, une petite orpheline insomniaque est enlevée par un Géant. Loin de la manger comme le font habituellement ses congénères, il la ramène dans son antre d’alchimiste, désireux de tromper la solitude qui lui pèse.
Le géant initie alors sa captive à son très singulier métier. « Cultivateur » de rêves, il souffle les songes à l’oreille des êtres humains endormis… Un enchantement !
Adeline Stern
Débarquement immédiat
Fort du succès de « Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? » (plus de douze millions de spectateurs en France), le cinéaste Philippe de Chauveron récidive dans le genre de la comédie débridée avec « Débarquement immédiat ».
Un membre émérite de la Police des frontières (Ary Abittan) est chargé de ramener en France un dangereux individu (Medi Sadoun) qui a trouvé refuge à Kaboul. Seulement, l’avion qui doit les ramener à bon port est détourné sur Malte…
Sur le mode du « buddy movie », qui apparie deux héros dissemblables, Chauveron nous narre la traque drolatique du « fugitif le plus nul du monde »…
Adeline Stern
El Olivo
La réalisatrice espagnole Icíar Bollaín n’a pas peur de faire du cinéma engagé, comme l’attestent « Fleurs d’un autre monde » (1999) sur l’exode rural, « Ne dis rien » (2003) qui dénonce les violences faites aux femmes ou encore « Même la pluie », réquisitoire lucide contre le néocolonialisme.
Continuant à collaborer avec Paul Laverty, scénariste attitré de Ken Loach, la cinéaste raconte l’histoire d’Alma (Anna Castillo), une jeune femme bien décidée à reprendre l’exploitation agricole de son grand-père.
Le vieil homme a été contraint de vendre son olivier millénaire à une multinationale et ne s’en est jamais remis, au grand dam de sa petite-fille…
Vincent Adatte
Retour chez ma mère
Cinéaste très joueur, Eric Lavaine nous délivre une version grinçante de la parabole du retour de l’enfant prodigue.
Après la faillite de son cabinet d’architecture, Stéphanie (Alexandra Lamy) doit demander asile à sa mère Jacqueline (Josiane Balasko). Dans l’appartement surchauffé, dont on ne doit pas ouvrir les fenêtres à cause d’un chat prompt à fuguer, leur cohabitation va prendre un tour cauchemardesque.
Comédie vipérine, que l’on pourrait dire « à l’italienne », tant elle se révèle vacharde, « Retour chez ma mère » constitue une vraie réussite, sublimée par des comédiennes au sommet de leur art, dont une Mathilde Seigner formidable en sœur mégère…
Vincent Adatte
Tarzan (3D)
Poussant son célèbre cri de ralliement depuis bientôt cent ans, Tarzan est devenu l’un de nos grands mythes cinématographiques.
Réalisateur des quatre derniers épisodes de la saga « Harry Potter », le cinéaste anglais David Yates lui confère un nouveau lustre en faisant du héros cher à Edgar Rice Burroughs un héraut de la décolonisation.
Après avoir grandi dans la jungle africaine, Tarzan (Alexander Skarsgård) a renoué avec ses origines aristocratiques, menant une vie paisible à Londres, aux côtés de sa bien-aimée Jane (Margot Robbie), jusqu’au jour où la Couronne britannique le dépêche en mission commerciale au Congo…
Adeline Stern
Rosalie Blum
Épicière à Nevers, Rosalie Blum (Noémie Lvovsky) mène une existence solitaire, jusqu’au jour où elle devient le centre des préoccupations de Vincent Machot (Kyan Khojandi).
Persuadé de l’avoir déjà rencontrée quelque part, ce coiffeur désabusé commence à la suivre partout. Tout en mandatant l’une de ses nièces pour le prendre en filature, Rosalie se met alors en scène pour stimuler l’imagination de son mystérieux admirateur.
Jouant adroitement avec les points de vue de ses personnages, le fils de l’excellent Jean-Paul Rappeneau adapte avec talent la bande dessinée de Camille Jordy… Dans la veine d’une certaine « Amélie Poulain » !
Vincent Adatte
La Tortue Rouge
Un naufragé échoue sur une île déserte à la nature luxuriante. Loin de s’en satisfaire, l’homme tente à tout prix de s’échapper de cette prison dorée. Hélas, à chaque fois, une mystérieuse tortue rouge réduit à néant ses efforts, en brisant les radeaux de fortune qu’il s’évertue à construire, l’obligeant à regagner le rivage…
N’en disons pas plus, sinon que ce premier long-métrage d’un cinéaste d’animation néerlandais âgé de soixante-trois ans constitue une sublime allégorie de notre condition humaine, parcourant tous les âges de la vie…
Coproduit par les studios Ghibli, un chef-d’œuvre poétique et méditatif vivement recommandé dès dix ans !
Adeline Stern
L’Effet aquatique
Emportée par le cancer en août 2015, la cinéaste américano-islandaise Solveig Anspach nous donne avec « L’effet aquatique » un film testament joyeux, embué de larmes et empli d’une vitalité paradoxale, car elle se savait déjà condamnée au moment de sa réalisation.
Grutier à Montreuil, Samir (Samir Guesmi) tombe raide amoureux d’Agathe (Florence Loiret-Caille). Comme elle est maître-nageuse, il décide, pour s’en approcher, de prendre des leçons de natation avec elle, alors qu’il sait parfaitement nager…
Crawlant son action de la banlieue parisienne à l’Islande, « L’effet aquatique » est un véritable hymne à l’amour, féministe et réconciliateur. Merci Solveig !
Vincent Adatte
Camping 3
Toujours mis en boîte par Fabien Onteniente, ce quatrième volet de la saga du camping des Flots Bleus va tourner au choc des générations, avec un zeste de nudisme bienvenu !
Pour rallier son lieu de villégiature estivale favori, Patrick (Frank Dubosc) a décidé de tester le co-voiturage. C’est ainsi qu’il se retrouve à transbahuter trois jeunes Dijonnais branchés, qui vont semer le trouble dans la confrérie des campeurs ayant leurs petites habitudes…
Que le spectateur se rassure, le sieur Dubosc arbore toujours avec autant de prestance son slip de bain azur. Et la satire du nomadisme aoûtien s’avère toujours aussi mordante !
Adeline Stern
L’Histoire du Géant timide
Bagagiste taciturne à l’aéroport de Reykjavik, l’imposant Fusi est en butte aux vexations de sa collègue. Vivant sous la coupe d’une mère abusive, ce « brave type » que l’on regarde un peu de travers mène une existence très peu jouasse.
Décidé à secouer le joug maternel, Fusi s’efforce de dénicher l’âme-sœur dans les rues enneigées de la capitale islandaise, ce qu’il croit trouver en la personne d’une fleuriste particulièrement esseulée…
Après les déjà très réussis « Nói albínói » et « The Good Earth », le cinéaste islandais Dagur Kári nous offre à nouveau l’un de ces contes de fées doux-amers et bien givrés dont il a le secret.
Adeline Stern